Je suis profondément triste depuis quelques temps en lisant
sur les réseaux les messages des uns et des autres au sujet de l’homosexualité.
Chaque article déclenche des tonnes de commentaires dans lesquels
transparaissent des blessures et un sentiment d’incompréhension de part et d’autre.
Jusqu’à maintenant je me suis abstenue de m’en mêler mais j’aimerai
juste proposer une voie pour permettre de sortir de ces déchirements.
Le pape François qui connait bien la Parole de Dieu a dit :
Qui suis-je pour juger ?
En y réfléchissant, cela m’a rappelé les paroles du Christ
lorsque l’on interroge à propos de la femme adultère.
Relisons ce texte.
Jésus se rendit au
mont des Oliviers. 2 Mais dès le matin il revint dans le temple et tout le
peuple s'approcha de lui. Il s'assit et se mit à les enseigner.
3 Alors les
spécialistes de la loi et les pharisiens amenèrent une femme surprise en train
de commettre un adultère. Ils la placèrent au milieu de la foule
4 et dirent à Jésus:
«Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère.
5 Moïse, dans la loi,
nous a ordonné de lapider de telles femmes. Et toi, que dis-tu?»
6 Ils disaient cela
pour lui tendre un piège, afin de pouvoir l'accuser.
Mais Jésus se baissa et
se mit à écrire avec le doigt sur le sol.
7 Comme ils
continuaient à l'interroger, il se redressa et leur dit: «Que celui d'entre
vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.»
8 Puis il se baissa de
nouveau et se remit à écrire sur le sol.
9 Quand ils
entendirent cela, accusés par leur conscience ils se retirèrent un à un, à
commencer par les plus âgés et jusqu'aux derniers; Jésus resta seul avec la
femme qui était là au milieu.
10 Alors il se
redressa et, ne voyant plus qu'elle, il lui dit: «Femme, où sont ceux qui
t'accusaient? Personne ne t'a donc condamnée?»
11 Elle répondit:
«Personne, Seigneur.» Jésus lui dit: «Moi non plus, je ne te condamne pas;
vas-y et désormais ne pèche plus.»]
Un peu comme Jésus,
je me sens sommée de condamner pour être en conformité avec la loi et
comme lui, je sens le piège.
D’un coté si je ne condamne pas, je me place hors « la
loi », d’un autre coté si je condamne, je me place loin de mes frères dans
la foi.
Le pape l’a bien compris lui aussi en disant Qui suis-je pour
juger ? Tout comme Jésus répond Que
celui d'entre vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.
Il est intéressant de lire la suite aussi. Bien sûr personne
n’étant sans péché, personne ne la lapide et nous ?
Je pense que pour condamner un comportement, il faut soit même être absolument clean sur
ces sujets comme sur d’autres et personnellement je m’en garderais bien.
Jésus va très loin, non seulement il ne condamne pas mais il
offre la solution : vas- y et ne pèche plus.
Il ne nie pas le péché, mais il ne condamne pas et tends la main.
Bien souvent je me trouve devant mon péché, que je définis
comme une blessure dans ma relation aux autres et à Dieu, bien souvent je l’avoue,
j’accueille le pardon et je retombe. Et
chaque fois j’entends de nouveau « vas-y et ne pêche plus ».
Comment pourrais-je en demander plus aux autres qu’à moi-même.
Certains pourraient me dire qu’il n’y a pas péché et qu’en
effet nulle part le Christ n’a condamné l’homosexualité.
D’autres reprennent l’ancien testament qui parle d’abomination*
Je pense pour ma part, que dans tout homme et dans toute
femme, il y a du bon, moins bon et même du mal et que chacun avec le secours de
la prière, de la lecture de la Parole peut discerner ce qui est bon dans ses
rapports aux autres et à Dieu.
Je pense qu’il y a des souffrances et joies vraies dans les
couples homosexuels comme dans les autres.
Je reprends donc à mon compte le « qui suis-je pour
juger » du pape.
J’adhère à la doctrine de l'église parce que je pense en effet qu’elle est bonne pour moi, pour mon couple et ma
famille et même pour le monde mais il m’arrive de ne pas la suivre en conscience sur certains points
et je ne me sens pas coupable d’un péché pour autant si d’autres éléments
entrant en balance me font choisir ainsi..
Je peux ainsi comprendre que d’autres fassent de même.
Certes on peut me rétorquer que je suis relativiste.
Peut-être mais je ne le pense pas si je ne
blesse ni moi, ni ma relation au frère ni ma relation à Dieu qui sonde mon âme
et me connait et m’aime.
Je reprends une dernière fois le texte de Jean
Jésus resta seul avec
la femme qui était là au milieu.
Je lui fais confiance, au creux de ma prière il sait me dire
ce qui me fait avancer vers lui et il est là avec moi et tous ceux qui le prient.
Alors prions.
*Sont aussi des abominations : Malhonnêteté (Proverbes 12:22: Fierté arrogante (Proverbes 16:05: Ignorance
de la loi de Dieu (Proverbes: 28:9 Concevoir le mal et la discorde (Proverbes :6:16-19 )